lundi 27 septembre 2010

"Le jour du soleil noir"

Je suis mort d'une lune, né de deux soleils. J'porte les nuages impénétrables dans mon cœur.

Je lis les visages dans l'ciel comme autant d'auteurs d'une paranoïa qui meurt.
Les sages disent que la vie m'a pris autant qu'elle m'apprend, ma survie est son instinct, ma souffrance, j'sais plus quelles bougies doivent être soufflées ou qui souffre vraiment.
J'ai appris à écrire par la peine comme si l'encre était brulante au dedans, comme si les poisons et venins étaient un putain d'vaccin dans mes veines.
Le monde est une gorge en feu qui gronde, rouages rongés, ou grandit une rose sur une roche de lave et de plasma en fusion.
L'air est rare car on a oublié ce que signifie respirer. Mes frères étouffent à rien faire, mon monde est plein d'peurs qui grandissent en son sein depuis l'enfance avec une croissance déséquilibrée comme une tumeur de la panse.
On paye le prix.
J'écris la face sombre de mon être puisqu'elle rode dans ma lumière comme une ombre rampante. Le nombre de mes larmes est incalculable ou comme essayer de compter les étoiles dans une flaque de pluie sur un bitume malade.
Les bouteilles à la mer sont aimantées, se brisent sur la lame d'un rocher.
Appelle la Trinité.
Tuez les tous.
Je reste là et j'attend le jour ou la brume sera permanente.
Le jour du soleil noir.
Le jour ou notre dernier jugement sera notre premier espoir, ou notre différence trouvera sa composition et n'aura plus besoin d'idoles pour être guidée.
Entre le code du pion.
PIN.0666.
Jusque là j'attends.
La route défile comme les aiguilles nous défient.
Je reste là.
J'écris le gris de l'infini pour protéger l'azur de mes souvenirs, tu souris si tu m'comprends quand tu lis ça, les bleus qui marquent ne m'font plus peur pour preuve les traces signées dans l'sang sur mes bras et les coutures sur mes coups.
La mobilité est ma place, trop encrouté dans ce cauchemar quotidien, j'fais faire du training à mon amour pour l'éloigner de son étreinte mécanique et du "à demain".
Les fantômes trainent, ils sont bien vivants et te piquent lorsque les hivers s'amènent.
Demandes toi pourquoi nos p'tits frères sont toujours ivres si ce n'est pour donner une raison à l'opium qui fait vivre?
Les ombres ont des oreilles optiques pour regarder se calciner c'monde, à tord ou à raison, une fin aura toujours ses contours et un fond.
Il n'y a que la forme qui nous fait et la vitesse à connaitre la date du rendez-vous au point final nous informe, qu'importe l'heure, j'aurai quelques marches d'avance sur eux au moment de payer ma dette au passeur.
Appelle moi lendemain de ce jour, acide dans l'barane sur le mur de tes joues.
Appelle moi rouge, mélange de sueur, de larmes et de sang.
Appelle moi rouille et toutes ses déclinaisons.
Tragédie héréditaire, fatalité, j'suis le maquillage de la tristesse que portent nos enfants depuis que leurs espoirs se sont noyés.
Amère fumée blanche qui gangrène nos poumons, alvéoles vérolées puisque l'ancienne médecine est notre nouvelle solution finale, point virgule dans l'chapitre, j'applique l'instinct de survie, la pulsion de Mort, le plein gaz droit dans l'mur puisqu'il n'y a plus qu'à se jeter du train, puisque graver notre nom jusqu'à saturation est notre seule solution contre l'oubli et un dossier vide.
Que comprennent t'ils de cette urgence, de cette violence qui nous condamne?
Je peux pas dormir, j'peux pas rêver.
Aucune analyse ne pourra me ramener. Ici la plaine est langue et sans horizon, déserte comme la sécheresse qui hante nos âmes depuis l'époque d'la cours de récréation.
Qu'est ce qui pourra encore nous sauver?
J'm'applique, rapide, indique à la nuit qu'elle m'a prise et que j'en suis épris comme un gosse insoumis, insomniaque j'dessine ma part sombre à l'ombre de c'monde pour lui dire combien il compte.





Le jour du soleil noir. Gumo. 2010

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